Techniques d'excavation des cités naines :
Extrapolations à partir de l'exemple d'Erebor et de la Moria à la fin du Troisième Âge
et sur la base des données de l'archéologie minière médiévale.
© Christophe Moreau (Rekk), Chroniques de Chant-de-Fer, 2005.

I. L'excavation par abattage du minerai.
Le travail souterrain nécessite, au préalable, un mode d'appropriation de la mine, par colonisation par exemple, et une organisation du travail, c'est-à-dire une répartition des tâches sous une chaîne de commandement, avec à son sommet, par exemple, un puissant seigneur (uzbad en khuzdûl) ; le travail de mineur étant peu considéré aux yeux d'un seigneur comme Thorin [4]. Ce travail suppose des notions de géologie, de topographie, mais aussi d'architecture et de techniques d'abattage précises.
A. Nature et disposition du minerai.
Selon Gandalf [5], la nature du minerai exploité dans la Moria est le mithril, dont les caractéristiques ont été étudiées sur ce site dans un article de Guilhemette Ambroise. Les filons de mithril sont disposés à la fois parallèlement à l'allongement d'une montagne d'orientation Nord-Sud et en profondeur [6], avec une exploitation par niveaux [7].
B. L'outillage.
Si tous les murs de la Moria sont lisses et polis, comme ceux d'Erebor [8], alors les traces d'outils qui ont servi à creuser la cité ont disparu et il n'est ainsi pas possible de déterminer leur nature, surtout si, comme à Erebor, certains murs étaient décorés [9]. Néanmoins, en prenant l’exemple des mines médiévales où les traces d'outils ont permis leur identification, les outils des nains pourraient ressembler à ceux utilisés au Moyen Âge, à savoir des pics, des pointerolles (outil à section carrée semblable à un marteau pointu d'un côté), des coins et des masses.
Cet outillage se complète aussi de techniques.

Notes
[4] "Après cela, nous partîmes, et nous dûmes gagner notre vie tant bien que mal en errant dans le pays, allant jusqu'à nous faire maréchal-ferrant ou même mineur" (Le Hobbit, I, 1989, p. 36).
[5] "La richesse de la Moria ne résidait pas dans l'or et les joyaux, ces jouets des nains ; ni dans le fer, leur serviteur. Ces choses-là, ils les trouvaient ici, c'est vrai, surtout le fer ; mais ils n'avaient pas besoin de creuser pour cela : tout ce qu'ils voulaient, ils pouvaient l'obtenir par le commerce. Car ici seulement dans le monde entier se trouvait l'argent de la Moria ou vrai-argent, comme d'aucuns l'ont appelé : mithril est son nom elfique. Les nains ont un nom qu'ils ne disent pas. […] le mithril fut l'origine de leur richesse" (Le SdA, II-4, 1992, p. 348).
[6] "Les filons mènent en direction du nord vers le Caradhras, et descendent dans les ténèbres" (Le SdA, II-4, 1992, p. 348).
[7] "La vingt et unième salle doit être au septième étage, c'est-à-dire à six étages au-dessus de celui des Portes" (Le SdA, II-4, 1992, p. 354).
[8] "C'était un passage creusé par les nains […] au sol lisse et aux parois douces" (Le Hobbit, XII, 1989, p. 261) ; "Devant eux [les membres de la Communauté de l'anneau], de part et d'autre, s'étendait une immense salle vide ; les murs noirs, lisses et polis, étincelaient et scintillaient" (Le SdA, II-4, 1992, p. 346).
[9] "Bien que toutes les anciennes décorations fussent depuis longtemps tombées en poussière ou détruites et que tout eût été souillé et brisé par les allées et venues du monstre, Thorïn reconnaissait chaque couloir, chaque tournant" (Le Hobbit, XIII, 1989, p. 294-295).