Techniques d'excavation des cités naines :
Extrapolations à partir de l'exemple d'Erebor et de la Moria à la fin du Troisième Âge
et sur la base des données de l'archéologie minière médiévale.
© Christophe Moreau (Rekk), Chroniques de Chant-de-Fer, 2005.

III. Des problèmes d'ordre pratique.
Le creusement des cités naines pose un certain nombre de problèmes pratiques, comme le mode d'éclairage et d'aération, l'évacuation des eaux d'infiltration ou des déchets.
A. L'éclairage.
Le mode d'éclairage est fonction de la situation géographique de la partie à éclairer : selon Gandalf, dans les parties hautes l'éclairage se fait au moyen de puits ascendants jusqu'au jour, dans le flanc des montagnes il est assuré par l'aménagement de fenêtres [30] et dans les profondeurs par l'utilisation de torches [31].
B. L'aération.
L'aération est favorisée par un réseau de galeries qui crée un courant d'air [32], mais lorsque la galerie ne communiquait pas avec d'autres et n'était pas parcourue par un courant d'air, l'aérage était obtenu en creusant des puits [33] ascendants jusqu'au jour [34] le long des galeries, dont le premier dès l'entrée devait créer un courant d'air favorable à la progression des travaux souterrains. Les puits étaient de formes et de dimensions variables, la moyenne se situant entre 25 m de profondeur pour une section de 3 m.
C. L'exhaure.
L'exhaure, c'est-à-dire l'évacuation des eaux d'infiltration [35], est un problème récurrent des mines anciennes, car les inondations sont souvent à l'origine de fermetures de mines. Pour éviter cela, un procédé de progression est adopté : les nains ont dû pratiquer des galeries à des niveaux de plus en plus bas destinées à permettre l'évacuation des eaux et à faciliter ainsi leur extraction [36].
D. Les déchets.
Aucune mention n'est faite des déchets. Pourtant, ce devait être un problème à résoudre car l'extraction du minerai laisse des résidus abondants. Au Moyen Âge, la plus grande partie de ces déchets était rejetée à l'extérieur de la mine. Le transport des déblais pouvait se faire dans des sacs de peau, grâce à des pans inclinés. Mais, dans la plupart des cas, une partie du stérile était laissée au fond et réutilisée pour former des murettes, renforcer des parois et pour la progression des mineurs, dans le cas d'exploitations par tranchées ou chambres remblayées.

Notes
[30] "Il y avait autrefois de grandes fenêtres au flanc de la montagne, et des puits menaient à la lumière dans les parties supérieures des Mines" (Le SdA, II-, 1992, p. 346).
[31] "Ils ne disposaient d'aucun combustible ou d'autres moyens de fabriquer des torches" (Le SdA, II-4, 1992, p. 342).
[32] "Il y avait une bouffée d'air étrange dans sa caverne [à Smaug le dragon]. Pouvait-il venir un courant d'air de ce petit trou [que constitue le tunnel qu'empruntent le hobbit et les nains] ?" (Le Hobbit, XII, 1989, p. 265) ; "Il [Bilbo] poursuivit son chemin jusqu'aux grandes portes qui se trouvaient de l'autre côté [de l'amoncellement], et là, un courant d'air le rafraîchit. […] Jetant un coup d'œil timide, il aperçu de vastes couloirs" (Le Hobbit, XIII, 1989, p. 291) ; "Il semblait que la Compagnie avait passé par quelque porte voûtée dans un espace noir et vide. Il y avait un grand courant d'air plus chaud derrière eux et par-devant les ténèbres étaient froides sur leurs visages" (Le SdA, II-4, 1992, p. 346).
[33] "Pippin se sentit curieusement attiré par le puits. […] il se glissa jusqu'au bord et pencha la tête sur l'orifice. Un air froid, montant des profondeurs invisibles, lui frappa le visage" (Le SdA, II-4, 1992, p. 344).
[34] "Des puits menaient à la lumière dans les parties supérieures des Mines" (Le SdA, II-4, 1992, p. 346) ; "Ils [les membres de la Compagnie de l'anneau] poursuivirent leur course. La lumière s'accentuait devant eux ; de grands puits perçaient la voûte. Ils coururent plus vite. Ils passèrent dans une salle, tout éclairée de la lumière du jour qui tombait de ses hautes fenêtres à l'est (Le SdA, II-5, 1992, p. 363).
[35] "Quand ils [les membres de la Communauté de l’anneau] firent halte pour un moment, ils n'entendirent rien, sinon parfois le léger égouttement d'une eau invisible" (Le SdA, II-4, 1992, p. 342) ; "Un bruit d'eau bouillonnante montait du fond lointain" (Le SdA, II-4, 1992, p. 343).
[36] "La vingt et unième salle doit être au septième étage, c'est-à-dire à six étages au-dessus de celui des Portes" (Le SdA, II-4, 1992, p. 354).